SUPPRESSION DE POSTES DANS LA FONCTION PUBLIQUE : PASSE D’ARMES ENTRE LES CANDIDATS À LA PRIMAIRE LR

Les candidats à l’investiture de la droite ont profité de leur premier débat, ce lundi 8 novembre, pour exposer leurs divergences quant aux suppressions de postes dans la fonction publique. Deux lignes s’opposent : celle défendue, d’une part, par Valérie Pécresse et Éric Ciotti et celle défendue, d’autre part, par Xavier Bertrand, Michel Barnier et Philippe Juvin.

Faut-il réduire le nombre d’agents publics ? Ce fut la première et l’une des nombreuses questions posées aux 5 candidats de la droite à la présidentielle pour leur premier débat organisé ce lundi 8 novembre, à moins d’un mois du congrès LR. Un débat diffusé sur LCI et RTL au cours duquel les candidats des Républicains ont, sans surprise, afficher leurs divergences quant aux réductions de postes dans la fonction publique. La confirmation, aussi, d’un changement de braquet de la droite sur ce sujet par rapport à la campagne de 2017 et à la proposition de François Fillon de supprimer 500 000 emplois publics.

Deux lignes s’opposent en effet. D’un côté, Valérie Pécresse et Éric Ciotti qui proposent respectivement de supprimer 200 000 et 250 000 postes. De l’autre, Xavier Bertrand, Michel Barnier et Philippe Juvin qui ne s’engagent sur aucun objectif, préférant du sur-mesure.

“Pas de tabou”

Valérie Pécresse a donc profité de ce débat pour redire son intention de supprimer 200 000 postes dans l’administration “administrante” pour, ensuite, “en recréer 50 000 dans les 3 missions essentielles de l’État (protéger, éduquer, soigner)”. Face à “l’enfer bureaucratique”, “il faut vraiment un comité de la hache et remettre des effectifs sur le terrain”, a développé la présidente de la région Île-de-France.

Même son de cloche du côté d’Éric Ciotti qui dit “revendiquer le projet” de François Fillon et appelle non pas à faire preuve de “prudence” mais “d’audace, de courage et de force”. À l’exception du régalien, le député LR propose de supprimer des postes dans chacun des trois versants de la fonction publique. À l’État, dans la territoriale et même dans l’hospitalière : “Nous ne devons pas avoir de tabou, on dit qu’il ne faut pas toucher à l’hôpital mais a-t-on besoin d’autant d’administration (dans l’hospitalière, ndlr)“. 

“Pas l’objectif en soi”

“Notre pays peut fonctionner avec moins d’agents publics”, leur a répondu Xavier Bertrand en tenant toutefois à montrer sa différence par rapport à la ligne défendue par Valérie Pécresse et Éric Ciotti. Aux yeux du président de la région Hauts-de-France, en effet, la baisse du nombre d’agents publics “n’est pas l’objectif en soi“ : “Elle est la conséquence d’une nouvelle politique, d’un nouveau projet“. L’occasion pour Xavier Bertrand de proposer, lui aussi, des redéploiements d’agents sur le terrain après les départs en retraite d’agents publics ou de fin de contrat.

Maire de la Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), Philippe Juvin a quant à lui mis en avant une “position différente” par rapport à ses rivaux. “Je ne baisserai pas le nombre d’agents publics, a-t-il promis. En cinq ans, je redistribuerai 200 000 postes en passant d’emplois de bureau vers des emplois au contact des citoyens”. 

“Derrière les chiffres que l’on annonce, il y a des hommes et des femmes qu’il faut respecter, on ne fera pas la réforme de l’État contre les fonctionnaires mais avec eux”, a répliqué Michel Barnier. Une référence directe aux propositions d’Éric Ciotti et Valérie Pécresse, qui a décidé de réagir. “Il faut être franc, tous ceux qui ne s’engagent pas à supprimer des postes ne le feront pas, on ne peut pas être le parti de la démagogie”, a ainsi affirmé la présidente de la région Île-de-France. Réplique de Michel Barnier : “Il faut simplement éviter, Valérie, de dire trop de choses avant et ne pas les faire après. C’est une simple précaution”.  

par Bastien Scordia
9 novembre 2021
acteurspublics.fr