CONFÉRENCE SALARIALE : AMÉLIE DE MONTCHALIN ESSAIE DE DÉMINER LE TERRAIN

“Je n’attends évidemment pas un consensus mais je ne conçois pas cet exercice sans une implication forte des organisations syndicales et des employeurs publics”, indique la ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, dans un courrier alors que FO vient de quitter cette conférence et que 3 autres syndicats (CGT, FSU et Solidaires) laissent planer le doute quant à leur engagement futur. La ministre confirme aussi une “clause de revoyure avant la fin de l’année” sur les mesures salariales.

Riposte de l’exécutif à la mise sous pression des syndicats de la fonction publique sur les questions salariales. La ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, vient d’adresser un courrier aux organisations syndicales pour y rappeler les mesures salariales prises par le gouvernement depuis le début du quinquennat et, surtout, pour faire la promotion de la Conférence sur les perspectives salariales, “opportunité unique pour répondre aux aspirations des agents publics”.

Dans ce courrier, la ministre répond indirectement à Force ouvrière (FO), qui vient de claquer la porte de cette conférence, et à 3 autres syndicats (la CGT, FSU et Solidaires), qui laissent toujours planer le doute quant à leur engagement futur dans ce cycle de discussions entamé fin octobre et censé s’étaler jusqu’en février 2022. Des organisations syndicales qui regrettent toujours l’absence de revalorisation du point d’indice.

Clause de revoyure et réunion le 9 décembre

“Depuis 2017, le gouvernement n’a eu de cesse de préserver le pouvoir d’achat des agents publics, en faisant le choix de mesures fortes et ciblées dans le cadre d’une politique salariale ambitieuse”, affirme la ministre dans son courrier. Elle y met en avant une série de mesures comme la revalorisation des bas salaires de la fonction publique, la participation future des employeurs publics à la protection sociale complémentaire des agents publics, l’indemnité “inflation” ou encore le relèvement de l’indice minimum de traitement pour tenir compte de la hausse du Smic du 1er octobre dernier.

Amélie de Montchalin confirme aussi son engagement à mettre en place une “clause de revoyure avant la fin de l’année” sur les mesures salariales en lien direct avec la hausse du Smic, revalorisé chaque 1er janvier. Elle réunira en ce sens les syndicats et employeurs le 9 décembre prochain “pour aborder les enjeux de pouvoir d’achat de court terme”. 

Mais pour la ministre, ces enjeux conjoncturels, “aussi importants soient-ils”, “n’interdisent pas de conduire une réflexion à plus long terme sur l’avenir”, au travers, donc, de la conférence sur les perspectives salariales, qui “vise à dessiner des perspectives pour les carrières et la rémunération des agents publics pour les prochaines années”. Une discussion qui, pour rappel, est articulée autour de plusieurs axes : l’attractivité de la fonction publique, la place des contractuels, l’égalité professionnelle ou encore le déroulement des carrières.

Les syndicats maintiennent la pression

Ces sujets “fondamentaux appellent une réflexion collective” et des “discussions franches sur les constats comme sur solutions qui pourront se dégager”, poursuit la ministre. Elle en profite pour réaffirmer que l’exécutif se dit ouvert à la discussion (sur l’indiciaire notamment) et, surtout, que le cours de la conférence n’est pas menacé malgré la ruée dans les brancards des syndicats. Avec un message directement adressé à FO, la CGT, la FSU et Solidaires : “Je n’attends évidemment pas un consensus mais je ne conçois pas cet exercice sans une implication forte des organisations syndicales et des employeurs publics”. 

Pas sûr néanmoins que cette réponse donne entière satisfaction à ces syndicats. “C’est un début d’ouverture, mais rien ne garantit que la réunion du 9 décembre ne soit pas qu’une réunion, encore une fois, d’ajustement à la marge”, souligne Benoît Teste, de la FSU. Son syndicat, ainsi que la CGT et Solidaires, décideront dans les prochains jours s’ils quittent ou non la table des discussions ou s’ils attendent début décembre pour arrêter leur position. D’ici là, ils comptent maintenir la pression sur le gouvernement.