RETRAITES : LA CONVERGENCE ENTRE PUBLIC ET PRIVÉ DE NOUVEAU SUR LA TABLE

Le Président-candidat souhaite remettre le dossier de la réforme des retraites sur la table en cas de réélection, notamment via un allongement de l’âge légal de départ à la retraite. Emmanuel Macron souhaite aussi remettre sur la table le projet de système universel. Une “convergence de situations” entre secteurs public et privé est également envisagée.

Le Président-candidat Emmanuel Macron l’avait promis dans sa lettre aux Français annonçant sa candidature : “Il nous faudra travailler plus.” “Action-réaction” avec une nouvelle réforme des retraites en cas de réélection ? S’il est réélu à l’Élysée, Emmanuel Macron ambitionne en effet de relancer ce vaste et épineux chantier abandonné en mars 2020 en raison de la crise du Covid-19. Une réforme qui concernerait donc de nouveau les agents publics.

Dans le programme qu’Emmanuel Macron doit présenter cette semaine, figurera en effet l’allongement de l’âge de départ à la retraite pour le faire passer progressivement à 65 ans, contre 62 actuellement. Mesures également prévues : un minimum de retraites à 1 100 euros pour les carrières complètes et la suppression des principaux régimes spéciaux (RATP, EDF…).

“C’est une réforme de lucidité, a expliqué Emmanuel Macron dans une vidéo diffusée lors de meetings régionaux, samedi 12 mars. À mesure que nous vivons plus longtemps, nous ne pouvons pas continuer à partir au même âge à la retraite. L’âge de la retraite doit accompagner cette augmentation due à l’espérance de vie, pour justement pouvoir la financer.”

“Un projet de justice”

Outre cet allongement, le Président-candidat souhaite surtout remettre sur la table le projet de système universel de retraites. “Je souhaite que l’on puisse remettre, mais à la concertation, en prenant le temps, ce projet qui permettra de prendre en compte davantage les carrières hachées et les injustices, a souligné Emmanuel Macron. Il n’a pas été compris, il faut donc qu’on le travaille différemment pour arriver à un consensus qui est nécessaire, c’est un projet de justice.”

Il ne faut “pas abandonner l’idée” de ce système universel, avait déjà affirmé sur France Info, jeudi 10 mars, le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Mais, avait-il ajouté, “il ne faudra le faire que pour les nouveaux entrants sur le marché du travail”. Avant d’ajouter, sans plus de précisions : “Il y aura une convergence des situations” entre secteurs public et privé.

Quid de la fonction publique ?

Si le cadre de la réforme envisagée pour les agents publics doit encore être précisé, les sources d’inspiration sont nombreuses au sein de la réforme abandonnée de mars 2020. Un projet de réforme qui avait alors suscité une vive opposition des syndicats. Régime universel par points oblige, la copie initiale de l’exécutif prévoyait ainsi le calcul des retraites des fonctionnaires sur l’ensemble de leur carrière et non plus sur la base de leurs six derniers mois d’activité, comme aujourd’hui.

De nouvelles modalités de calcul des retraites qui ne seraient pas sans questionner la structuration des carrières des fonctionnaires, leurs parcours professionnels et leurs rémunérations étant en effet actuellement orientées vers la fin de carrière.

Autres pistes qui avaient été évoquées avant la crise sanitaire : la prise en compte des primes des fonctionnaires dans le calcul de leurs retraites ou encore l’extinction progressive des catégories dites actives de la fonction publique. C’est ce dispositif qui permet aujourd’hui à certains fonctionnaires de bénéficier d’un départ anticipé à la retraite (à 57, voire 52 ans).