FONCTION PUBLIQUE : LE PLAN SANTÉ AU TRAVAIL TEL UN FAUX SEMBLANT

Il n’est pas à la hauteur des attentes des agents, le pouvait-il d’ailleurs ?… Le plan santé au travail (PST) dans la fonction publique, en discussion depuis 2019 (en prolongement du rapport de la députée Charlotte Lecocq), est juste un recueil de recommandations, un guide de bonnes pratiques. Et poursuit Olivier Bouis, secrétaire général adjoint de la FGF-FO, il ne relève pas du droit positif. Or, lorsque l’on dispose de garanties inscrites dans du droit positif, c’est déjà difficile de les faire valoir, là…, cela procède de l’enfumage.

Le 14 mars, quatre organisations représentatives, dont FO, ont quitté la réunion conclusive sur le PST présidée par la ministre. Pour Amélie de Montchalin, ce plan en cinq priorités – dont le  développement du dialogue social – poursuit l’objectif majeur d’attractivité de la fonction publique et de fidélisation de ses agents. Les quatre syndicats résument, eux : D’un accord-cadre, le PST est devenu une simple concertation, qui est loin d’être imposable aux employeurs publics. Sans compter qu’aucun bilan de la situation actuelle de la santé au travail dans les trois versants de la fonction publique n’a été effectué, que le PST ne dresse aucun inventaire des risques professionnels et qu’aucun moyen budgétaire ne lui est dédié.

 Nous demandons un changement sur le fond

Mais, plus largement, la contestation de ce plan, applicable jusqu’en 2025, renvoie à celle de la politique d’austérité menée de longue date vis-à-vis de la fonction publique. Le PST revient dès lors à un paradoxe, à une hypocrisie à laquelle l’Union interfédérale FO ne peut donner son assentiment. Depuis des années, il n’y a que suppressions de postes, restructurations, destruction de sens et des conditions de travail, destruction des instances tel le CHSCT, canal qui permettait d’alerter en cas de problème de santé au travail, rappelle Olivier Bouis. Et c’est sans parler de la politique salariale.  Il est donc impossible de faire comme si tout allait bien alors que nous demandons un changement sur le fond. Nous n’avons d’ailleurs cessé de demander un bilan des réformes, mais le réaliser conduirait à accepter de porter un acte d’accusation sur ces réformes… Donc il n’a pas lieu !

InFO militante

par  Valérie Forgeront, L’Info Militante