LA GAUCHE PROMET UNE HAUSSE DE 10 % DU POINT D’INDICE DANS LA FONCTION PUBLIQUE

La Nouvelle Union populaire, écologiste et sociale (Nupes) – réunissant LFI, EELV, le PS, le PCF et Génération.s – vient de présenter son “programme partagé de gouvernement” en vue des élections législatives de juin. Elle propose notamment un dégel de la valeur du point d’indice, comme la majorité présidentielle. Une promesse de revalorisation générale qui était déjà très présente dans les programmes des candidats de gauche à la présidentielle.

Un “programme partagé de gouvernement” comptant 650 mesures, mais aussi quelques divergences. C’est ce qu’a présenté, jeudi 19 mai, la Nupes, la nouvelle alliance de la gauche en vue des élections législatives des 12 et 19 juin. Cette Nouvelle Union populaire, écologiste et sociale (Nupes), pour rappel, réunit La France insoumise (LFI), Europe Écologie-Les Verts (EELV), le Parti socialiste (PS), le Parti communiste français (PCF), mais aussi le mouvement Génération.s créé par Benoît Hamon.

Sans surprise, plusieurs des mesures contenues dans ce programme [cliquez ici pour le consulter] portent sur les questions de pouvoir d’achat. Un thème qui était déjà au cœur de la campagne présidentielle et qui l’est toujours pour celle des législatives. La Nupes promet ainsi d’“augmenter les salaires”, dans le secteur privé comme dans le secteur public.

En cas de victoire aux législatives et d’obtention de la majorité à ces élections, l’union de la gauche prévoit notamment de “revaloriser le traitement des fonctionnaires” et de “dégeler le point d’indice” de la fonction publique. Pas davantage de détails, néanmoins, dans le document support de présentation de son programme.

Floppée de promesses durant la campagne présidentielle

Alors, quelle sera l’ampleur de la revalorisation du point d’indice promise par la Nupes ? “Nous sommes sur un objectif de + 10 %”, précise-t-on dans les équipes chargées du programme de la nouvelle union. L’occasion pour ces équipes de rappeler les promesses des candidats de gauche à l’élection présidentielle.

Ceux-ci avaient en effet fourmillé d’idées en matière de pouvoir d’achat dans la fonction publique avec, au menu, des promesses d’augmentation à tout-va pour les agents publics. Le candidat des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, avait promis d’ouvrir, s’il était élu, des négociations avec les syndicats sur un “décret de revalorisation des métiers de la fonction publique par la modification des grilles indiciaires”. Il proposait ainsi de dégeler le point d’indice en le revalorisant d’une quinzaine de pourcents.

La candidate du Parti socialiste, Anne Hidalgo, avait quant à elle mis en avant la nécessité de “renforcer l’attractivité, notamment salariale, de la fonction publique”. La maire de Paris promettait ainsi de relever “immédiatement” de 3 % la valeur du point d’indice pour “rétablir le pouvoir d’achat” des agents publics.

Pression syndicale sur l’exécutif

Face à la “précarisation des personnels”, le candidat du Parti communiste français, Fabien Roussel, poussait une augmentation encore plus importante : une revalorisation de 30 % du point d’indice. Le candidat écologiste, Yannick Jadot, enfin, promettait lui aussi une revalorisation du point “dans les 100 jours” qui auraient suivi son arrivée à l’Élysée, sans précision pour autant. C’aurait été, ajoutait-il, “le préalable à l’ouverture d’une conférence nationale sur l’attractivité de la fonction publique, les salaires et les conditions de travail”. 

Que la Nupes remporte ou non les législatives, cette question du point d’indice sera dans tous les cas au cœur des discussions au lendemain des élections. Durant la campagne présidentielle, le Président réélu, Emmanuel Macron, a en effet lui aussi promis son dégel, sans non plus en préciser l’ampleur. Cette revalorisation générale devrait en tous les cas être intégrée dans le cadre d’un projet de loi de finances rectificative que l’exécutif compte présenter dans la foulée des législatives.

Dans cette attente, les syndicats de la fonction publique mettent la pression sur la nouvelle Première ministre, Élisabeth Borne. Huit d’entre eux (sur 9) viennent ainsi de l’interpeller sur la question des salaires pour réclamer une “forte” revalorisation du point d’indice “dans les plus brefs délais”.