L’EXÉCUTIF RESTE FERME FACE AUX REVENDICATIONS SALARIALES DES SYNDICATS

Alors qu’un appel à la grève était lancé ce mardi 18 octobre, Stanislas Guerini a confirmé qu’aucune nouvelle hausse des salaires n’était prévue dans la fonction publique d’ici la fin de l’année. Le ministre renvoie aux négociations salariales qui se tiendront début 2023.

Stanislas Guerini l’avait annoncé aux représentants du personnel mi-septembre, il le confirme ce mardi 18 octobre, jour de mobilisation dans la fonction publique à l’appel de 4 syndicats (CGT, FO, FSU et Solidaires) : le gouvernement Borne n’envisage aucune nouvelle mesure générale sur les salaires des agents publics d’ici la fin de l’année.

“Elles ne sont pas prévues”, a ainsi reconfirmé le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques ce 18 octobre sur Public Sénat. Une intervention au cours de laquelle Stanislas Guerini a mis en avant le dégel de 3,5 % de la valeur du point d’indice intervenu en juillet dernier. Ce dégel s’ajoute “aux augmentations moyennes de 1,5 %”, ce qui “correspond à peu près au niveau d’inflation constaté en 2022”, a-t-il fait valoir.

Les journalistes de Public Sénat lui ont néanmoins fait remarquer que l’inflation était légèrement supérieure au niveau d’augmentation des agents publics. La hausse des prix s’élevait en effet à 5,6 % sur un an en septembre contre 5,9 % en août, selon l’Insee, qui prévoit déjà un rebond de l’inflation en fin d’année. “Je ne veux pas avoir ce débat de 0,5 point même si évidemment, des dixièmes de points permettent parfois aussi de boucler les budgets”, a répondu Stanislas Guerini.

Négociations en début d’année prochaine

L’exécutif reste donc une nouvelle fois inflexible face aux revendications des syndicats, qui réclament une clause de revoyure sur le point d’indice – et donc un nouveau dégel – ou encore une indexation de celui-ci sur l’inflation. “En ne consentant qu’à une revalorisation de 3,5 % du point d’indice, déjà consommée par la flambée des prix, le gouvernement organise un nouveau recul du pouvoir d’achat des agents publics. C’est inacceptable”, dénonçaient la CGT, FO, la FSU et Solidaires dans un communiqué publié vendredi 14 octobre.

Si le gouvernement fait donc toujours preuve de fermeté dans l’immédiat, de nouvelles perspectives salariales pourraient malgré tout être ouvertes l’année prochaine dans le cadre des négociations sur les carrières et les rémunérations dans la fonction publique prévues pour début 2023. Un grand chantier qui, pour rappel, avait été annoncé par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle.

De nouvelles augmentations pourraient-elles alors être mises sur la table ? “On verra quelle est la conjoncture à ce moment-là, il est difficile d’anticiper les négociations de 2023, a expliqué Stanislas Guerini. Nous n’avons pas réglé la question de l’attractivité dans la fonction publique, elle se joue sur la fiche de paie et je n’occulterai aucun chantier.” Mais, a-t-il ajouté, “c’est aussi tout ce qui se passe en termes d’organisation du travail, de formation, de santé au travail, d’égalité entre les femmes et les hommes et de sens (…) : le défi devant nous, c’est aussi de redonner du sens au travail, au quotidien des agents”. 

Faible mobilisation dans l’éducation nationale, sauf dans les lycées professionnels
5,67 % du personnel de l’éducation nationale étaient en grève ce mardi 18 octobre, selon les chiffres du ministère de la rue de Grenelle. Chez les seuls enseignants, le taux de grévistes enregistré était de 6,04 % (2,48 % chez les enseignants du premier degré et 9,57 % chez ceux du second degré). Dans le détail, dans le second degré, la participation au mouvement atteint 7,5 % dans les collèges, 8,67 % dans les lycées d’enseignement général et technologique et 22,94 % dans les lycées professionnels. Pour rappel, la quasi-totalité des syndicats de la voie professionnelle avaient appelé à la mobilisation ce mardi pour contester la réforme du lycée professionnel voulu par Emmanuel Macron. Une réforme qui devrait notamment être marquée par une refonte de la carte des formations et une augmentation du temps des stages. Des fermetures d’établissements d’enseignement professionnel étaient également prévues.