FONCTION PUBLIQUE : LA REVALORISATION SALARIALE NE PEUT PAS ATTENDRE LES CALENDES GRECQUES !

Pour FO, la revalorisation du point d’indice de 3,5 % en juillet dans la fonction publique ne saurait être un solde de tout compte pour 2022. Par leurs actions le 17 novembre à l’appel de FO-SPS, les agents ont réitéré la demande d’un rattrapage immédiat des salaires.

Tant la confédération que FO-Fonction publique viennent de rappeler au gouvernement la revendication salariale des plus de cinq millions d’agents publics. L’union interfédérale, par la voix de son secrétaire général, Christian Grolier, a adressé le 7 novembre un courrier au ministre, Stanislas Guérini, lui demandant l’ouverture de négociations salariales pour une revalorisation immédiate à hauteur de l’inflation. Le 3 novembre, le secrétaire général de FO avait déjà adressé une lettre en ce sens à la Première ministre, Élisabeth Borne. Mais le gouvernement, qui prévoit d’ouvrir dès le début 2023 des discussions sur les carrières et rémunérations, joue pour l’instant la surdité. Ce qu’ont dénoncé agents de santé et territoriaux le 17 novembre à travers une journée d’actions décidée par le comité national de la fédération SPS-FO. Rassemblement à Marseille devant la préfecture, actions à Metz, en Savoie, dans le Pas-de-Calais, à Rouen, à Toulouse… Par ces actions, tels des rassemblements devant les ARS (agences régionales de santé), il s’agit de faire entendre le message sur le pouvoir d’achat, indiquait le secrétaire général de FO-SPS, Didier Birig, lors d’une conférence de presse, ouverte par Frédéric Souillot, le même jour au siège de la confédération. Reçue dans l’après-midi par un conseiller du cabinet du ministre Stanislas Guérini, la délégation de FO-Fonction publique a porté ses revendications. L’union interfédérale a par ailleurs sollicité un rendez-vous avec la Première ministre.

En juillet dernier, une hausse toute relative…

Car les fonctionnaires, rappelant le recul de leur pouvoir d’achat de 23 % depuis 2000, lancent un signal d’alarme. Il y a une urgence sociale sur les salaires, insiste Dominique Régnier, secrétaire général adjoint de FO-SPS. Signe des difficultés financières des agents, d’autant plus avec une inflation haute (6,2 % sur un an en octobre), certains dorment dans leur voiture. Cette précarisation des agents, notamment ceux de catégorie C, s’explique : Ils ne voient aucune progression salariale sur les sept premiers échelons. Tout renvoie au salaire, au tassement des grilles. Dans le secteur de la santé, les avancées du Ségur ne suffisent déjà pas, indique Didier Birig, et c’est sans compter les conséquences de la prochaine levée du bouclier tarifaire sur l’énergie. Quant aux discussions qui s’ouvriront en janvier prochain… On refuse une remise en cause du principe de carrière. En revanche on veut des carrières moins longues. Et il est inadmissible qu’il n’y ait qu’une différence de 120 euros entre un début et une fin de carrière, déclare Dominique Régnier. À la veille des élections professionnelles (1er– 8 décembre), pour lesquelles FO-SPS a déposé dans de nombreux départements plus de listes qu’en 2018, précise Didier Birig, l’activation d’ici la fin de l’année d’une sorte de clause de revoyure sur les salaires reste « La » revendication. Et pour cause. Une majorité de fonctionnaires a vu une part croissante de sa rémunération constituée de primes (de 25 % à 55 % selon les catégories), de fait celles-ci n’ont pas été concernées par la revalorisation de 3,5 % qui n’a touché que la partie indiciaire, souligne Christian Grolier.


par  Valérie Forgeront, L’Info Militante