LA CGT RECULE MAIS RESTE EN TÊTE DANS LA FONCTION PUBLIQUE, FO DOUBLE LA CFDT
Selon les derniers résultats des élections professionnelles, la CGT conserve sa place de premier syndicat de la fonction publique même si son score fléchit. Force ouvrière ravit quant à elle la deuxième place à la CFDT pour quelque 3 000 voix. La participation chute pour sa part à 43,7 %, soit 6,1 points de moins que lors des élections de 2018.
C’est confirmé : la participation s’est effondrée aux élections professionnelles de la fonction publique de ce mois de décembre. Selon de nouveaux résultats provisoires publiés jeudi 15 décembre par le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques, le taux de participation s’est établi à 43,7 % pour l’ensemble de la fonction publique. Ces résultats doivent néanmoins encore être consolidés et les chiffres définitifs seront publiés dans l’après-midi, ce vendredi 16 décembre.
Au total, la participation recule ainsi de 6,1 points dans l’ensemble de la fonction publique par rapport aux élections de 2018, où la participation était passée sous la barre des 50 % pour atteindre 49,8 %. Un taux qui était déjà alors en baisse en comparaison du scrutin de 2014, où 52,8 % de participation avait été enregistrés. Ce sont ainsi environ 330 000 agents de moins qui ont voté en ce mois de décembre par rapport au précédent scrutin.
La chute de la participation, à ce scrutin de 2022, concerne tous les versants : elle recule de 5,9 points dans la fonction publique d’État pour s’établir à 44,9 % (contre 50,8% en 2018), de 6,2 points dans la fonction publique territoriale pour atteindre 45,6 % (contre 51,8 % en 2018) et de 6,4 points dans l’hospitalière, où la participation passe même sous les 40 % (37,8 % précisément contre 44,2 % en 2018).
La CFDT perd la deuxième place pour 3 000 voix
Au-delà de cette forte baisse de la mobilisation : un léger bouleversement du paysage syndical. “Les positions respectives des organisations syndicales dans l’ensemble des trois versants de la fonction publique sont modifiées par rapport aux dernières élections professionnelles”, explique la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) dans une note publiée jeudi 15 décembre.
Alors que la CGT maintient sa place de premier syndicat de la fonction publique (avec 20,8 % des voix sur l’ensemble de la fonction publique), Force ouvrière (avec 18,7 %) ravit en effet la deuxième place à la CFDT (18,5 %). La centrale dirigée par Laurent Berger, dont le score est en recul de 0,5 point par rapport à 2018, se fait doubler par FO de moins de 3 000 voix, conséquence de la baisse de son score dans les trois versants. Secteurs public et privé confondus, la CFDT conserverait néanmoins sa place de premier syndicat français.
Avec un score en hausse de 0,6 point sur l’ensemble de la fonction publique, Force ouvrière bénéficie surtout de sa très forte progression au sein de la fonction publique hospitalière (+1,9 point) mais aussi de la consolidation de sa première place dans la fonction publique d’État (+0,7 point).
La CGT en baisse dans tous les versants
Mais si la CGT reste en tête sur l’ensemble de la fonction publique, son score fléchit malgré tout par rapport aux dernières élections : de 1,1 point précisément, beaucoup plus, donc, que la CFDT. Le score de la centrale de Montreuil baisse ainsi dans tous les versants : -1,1 point à l’État (où elle reste cinquième), -0,9 point dans la territoriale et -1,1 point dans l’hospitalière, deux versants où elle reste cependant en tête.
Quid des résultats des autres syndicats sur l’ensemble de la fonction publique ? Après la CGT, FO et la CFDT, viennent l’Unsa (11,7 %, + 0,6 point), la FSU (9,2 %, +0,6 point) et Solidaires (5,7 %, -0,7 point). Avec 3,9 % des voix (+ 0,5 point par rapport à 2018), la CFE-CGC dépasserait désormais la FA-FP (3,1 %, -0,4 point). La CFTC recule pour sa part de 0,2 point, à 2,7 %.
Le bilan de ces élections professionnelles se traduit donc par une forte hétérogénéité des résultats des syndicats dits contestataires (du fait notamment de leur nombreux récents appels à la mobilisation), FO et la FSU progressant tandis que la CGT et Solidaires reculent. Idem pour les syndicats qualifiés de réformistes, avec la CFDT et la CFTC qui reculent, tandis que l’Unsa progresse.
Le détail des résultats dans chaque versant
Dans la fonction publique d’État, Force ouvrière reste en tête avec 17,8 % des voix (+0,7 point par rapport à 2018) devant la FSU (17,1 %, +0,8 point), l’Unsa (16,4 %, +0,6 point), la CFDT (13,3 %, -0,5 point) et la CGT (10,9 %, -1,1 point). Avec 7,1 % des voix (+1 point), la CFE-CGC dépasse désormais Solidaires (6,5 %, -1,1 point). La CFTC récolte 2,6 % des suffrages quant à elle (-0,1 point).
Dans la fonction publique territoriale, la CGT reste première avec 27,9 % des suffrages (-0,9 point). Suivent la CFDT (22,1 %, -0,5 point), FO (16 %, -0,1 point), l’Unsa (8,6 %, +0,4 point), la FA-FP (7,7 %, + 0,6 point). Vient ensuite la FSU, en progressant de 0,3 point (4,1 % des voix), dépasse désormais Solidaires (3,9 %, -0,1 point). La CFTC recule quant à elle à 3,1 % (-0,3 point) tandis que le score de la CFE-CGC est stable à 1,5 %.
Dans la fonction publique hospitalière, la CGT conserve également sa première place (30,3 % des voix, -1,1 point). FO reste deuxième avec 26,6 % des voix (+1,9 point) devant la CFDT (24 %, -0,1 point), Sud-Solidaires (7,4 %, -1 point) et l’Unsa (6,5 %, +0,9 point). Suivent la CFTC (2,2 %, -0,2 point), la FA-FP (0,8 %, +0,3 point) et la CFE-CGC avec un score table de 0,6 %.