FONCTION PUBLIQUE : UN GROUPE DE RÉFLEXION DEMANDE LE RETOUR D’UNE « FORMULE D’INDEXATION DES SALAIRES »

Le retour à une « formule d’indexation des salaires » des fonctionnaires donnerait davantage de visibilité et contribuerait à l’attractivité de la fonction publique plaide mardi un groupe de réflexion à l’approche des discussions entre le gouvernement et les syndicats. 

Cette indexation des salaires ne serait pas complètement liée à l’inflation, mais se ferait sur « la base d’un indicateur partagé entre les employeurs publics et les partenaires sociaux » , écrit dans une note publiée mardi Sens du Service public, un groupe composé de hauts fonctionnaires issus des trois branches de la fonction publique.

Mais « il faudrait au moins se référer au coût de la vie »  dans l’élaboration de cet indicateur, explique à l’AFP Johan Theuret, un des co-fondateurs de l’organisation.

Le gel presque systématique du point d’indice entre 2010 et 2022 a permis la maîtrise des dépenses publiques au prix d’une « perte de pouvoir d’achat »  des agents rappelle Sens du Service public. Il s’est aussi accompagné de « mécanismes de rémunération complexes »  et peu lisibles avec par exemple la multiplication des mesures sectorielles ou dispositifs spécifiques.

Entre 2013 et 2020, le salaire moyen net du secteur privé a augmenté de 14,35 % tandis que celui du secteur public de 8,83 % selon la note.

Salaire minimum

Le salaire minimum faisant l’objet chaque année d’une hausse mécanique en fonction de l’inflation, « une part de plus en plus importante des premiers échelons des catégories C et B est rémunérée au smic » , ce qui provoque « un sentiment de stagnation pour les jeunes agents ».

Concrètement, en 2006, le salaire brut d’un agent de catégorie C était supérieur au Smic de neuf euros dès le 1er échelon. « En 2023, tous les agents jusqu’à neuf ans d’ancienneté sont au Smic », affirme la note.

Des négociations sur les salaires dans la fonction publique seront ouvertes au début de l’année 2023, avait indiqué en octobre le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini.

Il reste que, du côté des employeurs territoriaux, une telle indexation des salaires sur l’inflation ne saurait s’envisager si le gouvernement n’acceptait pas, en parallèle, d’indexer également la dotation globale de fonctionnement sur l’inflation, comme le réclame de façon constante l’AMF.