ATTRACTIVITÉ : POUR LES EMPLOYEURS, UNE GRANDE MESSE PLUTÔT QU’UNE FEUILLE DE ROUTE

Le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini a réuni le 30 mars les employeurs des trois versants pour le premier comité stratégique sur l’attractivité de la fonction publique. Une rencontre pour la forme.

« Tout ce qui a été dit, nous le savions déjà ! », regrette François Deluga, président du CNFPT, qui représentait l’Association des maires de France (AMF) pour l’occasion. De fait, le premier comité stratégique sur l’attractivité de la fonction publique, convoqué par Stanislas Guerini jeudi 30 mars, n’aura rien fourni de plus aux employeurs publics qu’une méthode de travail.

« Nous n’avons pas été surpris par la nature de l’exercice », relève pour sa part Bastien Taloc, conseiller en charge des questions fonction publique de France Urbaine. Et d’expliquer : « à ce stade, il n’y a pas de grain à moudre, mais c’est normal. Il s’agissait surtout de mettre les employeurs publics en ordre de bataille. Charge à nous de construire la matière qui nourrira les prochains comités stratégiques ». Ce qui n’a pas empêché de « lire l’ennui sur bon nombre de visages », selon un participant qui réduit la rencontre à « une grand-messe ».

9 groupes de travail thématiques

Côté méthode, donc, neuf groupes de travail vont être constitués avec les employeurs territoriaux pour plancher sur les thématiques annoncés dans l’agenda social 2023. À savoir l’accès à la fonction publique, les parcours et carrières, la rémunération, la santé au travail, le logement, l’égalité professionnelle, l’accompagnement RH, l’environnement de travail et l’usure professionnelle.

Ces groupes de travail se réuniront toutes les deux semaines à tour de rôle, selon un planning qui n’a pas encore été défini. Aucune échéance n’a, non plus, était donnée pour aboutir à des propositions. Une chose est sûre, les échanges devraient durer plusieurs mois. « Certains sujets pourraient faire l’objet de négociations collectives, mais nous ne savons pas encore lesquels », précise par ailleurs Bastien Taloc.

Quotas et apprentissage

François Deluga a tout de même tenté des incursions sur le fond. « Sur la promotion interne, j’ai à nouveau insisté sur la nécessité d’assouplir le système des quotas qui entrave les capacités à promouvoir, en particulier dans les petites collectivités », rapporte-t-il. « Il faut débloquer cette question des quotas de promotion », avait affirmé Stanislas Guerini le 1er février à l’Institut régional d’administration (IRA) de Nantes, à l’occasion du lancement des discussions avec les représentants des employeurs et des syndicats sur « l’accès, les carrières et les rémunérations » des agents publics.

Sur l’épineux sujet de l’apprentissage [2], sur lequel le Ministre a demandé « aux collectivités de progresser », François Deluga a fait savoir que le CNFPT avait décidé de « mettre en stand by toutes les demandes des collectivités » jusqu’à ce qu’un nouvel accord sur le mode de financement soit trouvé. « En l’état actuel, pour les 18 000 apprentis, le reste à charge pour le CNFPT sera de 85 millions d’euros. Ce qui n’est évidemment pas tenable », souligne François Deluga. Une rencontre en bilatéral entre le président du CNFPT et Stanislas Guerini est prévue le 11 avril sur ce sujet.

Maud Parnaudeau
Publié le 03/04/2023
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