OUVERTURE GOUVERNEMENTALE SUR LES BAS SALAIRES DE LA FONCTION PUBLIQUE

Ce mardi 11 avril, le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, a ouvert la porte à une discussion sur la revalorisation des plus bas salaires de la fonction publique. Ces agents “prennent de plein fouet l’impact de l’inflation”, a-t-il déclaré.

Après les retraites, la question des bas salaires deviendra-t-elle la priorité du gouvernement ? “Il faut redémarrer le dialogue, indispensable, sur d’autres sujets comme le pouvoir d’achat”, a souligné le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, ce mardi 11 avril sur Public Sénat, alors que la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites est attendue vendredi.

“Les syndicats nous disent : « là, on est dans le temps des retraites, laissez-nous respirer, on n’a pas envie de parler d’autres sujets », a-t-il développé. Mais il faut bien redémarrer, on fait face à une inflation galopante.” L’occasion pour le ministre de mettre en avant le grand chantier sur les parcours, les carrières et les rémunérations que l’exécutif compte toujours faire aboutir d’ici la fin du premier semestre. À ce propos, Stanislas Guerini a notamment ouvert la porte à une discussion sur la revalorisation des plus bas salaires de la fonction publique.

“C’est une discussion qu’on doit avoir : comment est-ce qu’on concentre nos efforts, peut-être pour mieux accompagner ceux qui sont en entrée de grille”, a-t-il déclaré. Ces agents “prennent de plein fouet l’impact de l’inflation”, notamment celle des produits de première nécessité et des produits alimentaires, a ajouté le ministre. Il ne s’est pas pour autant avancé sur une éventuelle revalorisation du point d’indice (souhaitée par les syndicats), après celle de 3,5 % intervenue en juillet 2022.

Garanties d’évolution tout au long de la vie professionnelle

Ce n’est pas la première fois que la problématique des bas salaires de la fonction publique est évoquée. Lors du lancement du chantier sur les carrières et les rémunérations, début février, Stanislas Guerini avait ainsi pointé du doigt les “limites indéniables” du système de rémunération de la fonction publique et notamment l’écrasement des grilles. En particulier celle des agents de catégorie C, qui peuvent “franchir des échelons sans augmentation de leur rémunération”. Le sujet de ce tassement des bas salaires revient d’ailleurs sur le devant de la scène à chaque revalorisation du Smic, ce qui pousse l’exécutif à relever le minimum de traitement des agents publics les moins bien payés.

Alors comment améliorer durablement les bas salaires de la fonction publique ? Outre des revalorisations sectorielles ou générales, le gouvernement a notamment avancé l’idée d’instaurer des “garanties socles”. C’était l’une des préconisations des garants de la Conférence sur les perspectives salariales de la fonction publique dans leur rapport de mars 2022, où ils plaidaient en faveur de “garanties quant à l’évolution de la rémunération tout au long de la vie professionnelle”. 

“De tels mécanismes pourraient se traduire par des gains salariaux, par exemple sous la forme d’un pourcentage d’augmentation, à un rythme ou selon une pente plus progressifs que les avancements d’échelon actuels mais en continu, en sorte de mieux couvrir toute l’amplitude de carrière”, y soulignaient Jean-Dominique Simonpoli et Paul Peny (devenu entretemps le directeur de cabinet de Stanislas Guerini). Surtout, les deux garants proposaient de “concentrer plus spécifiquement” ou “fortement” le bénéfice de ces garanties sur les plus bas salaires de la fonction publique.