ARRÊTS MALADIE DANS LES COLLECTIVITÉS EN 2022 : HORS COVID, HAUSSE DE LA DURÉE DES ABSENCES

L’étude annuelle « Qualité de vie au travail et santé des agents dans les collectivités territoriales » du groupe Relyens (anciennement sous la marque Sofaxis) publiée ce 2 octobre porte sur l’année 2022… qui fut une année atypique puisque toujours marquée par l’épidémie de Covid. Le taux d’absentéisme était de 9,7% en 2022, contre 9,6% un an plus tôt.

Réalisée d’après les données de 462.000 agents répartis dans 15.835 collectivités, elle montre à un premier niveau une baisse relative de la gravité (autrement dit de la durée) des arrêts maladie dans la territoriale. Et une augmentation du nombre d’arrêts. La part des arrêts compris entre 3 et 7 jours est de 39,3%. Une tranche qui correspond précisément aux « durées d’absence prescrites » en cas d’infection Covid. La part des arrêts de 16 à 90 jours (24,8%) est, elle, en baisse.

Mais les choses changent complètement si l’on « neutralise » les absences liées au Covid. Car apparaît alors une durée moyenne d’arrêt de 32 jours, suivant ainsi la courbe haussière des dernières années : « + 24% de gravité en 5 ans (2017/2022) en maladie ordinaire et +17 % du taux d’absentéisme en maladie ordinaire ». Une courbe qui devrait se poursuivre en 2023.

« La hausse de la gravité reste portée principalement par le vieillissement de la population active des collectivités, sur des métiers considérés comme pénibles et exercés dans des conditions relativement contraintes », explique Relyens.

Le panorama met aussi l’accent sur l’augmentation des périodes d’absences à demi-traitement : +3,3 % en 2022, portant la part des agents absents à demi-traitement à 18,3% en 2022. Et prévient que le report de l’âge de départ à la retraite « va peser sur les effectifs qui présentent déjà̀ des difficultés de maintien dans l’emploi, du fait de la pénibilité́ des emplois exercés au sein des collectivités ».

D’ores et déjà, « la population territoriale vieillit » : « L’âge moyen des actifs atteint 48 ans, contre 44 ans pour l’ensemble des actifs des trois versants de la fonction publique et 41 ans dans le secteur privé. » Et « la part dans les effectifs des agents les plus âgés (60 ans et plus) va croître régulièrement : elle va passer de 14% à près de 20% des personnels d’ici 2030 », souligne Relyens, insistant sur le fait que « le suivi des agents tout au long de leur carrière au regard des exigences des missions qui leur sont confiées, devient vital pour soutenir leur employabilité ».