LE TÉLÉTRAVAIL TOUJOURS FACTEUR DE BIEN-ÊTRE

Dans la 14e édition du baromètre La Gazette – MNT, le travail à distance est à nouveau plébiscité. Les agents s’en disent très satisfaits et le voient comme un véritable facteur de qualité de vie au travail.

[1]Si, dans le privé, certaines entreprises commencent à faire machine arrière et exigent de leurs salariés qu’ils reviennent à plein temps au bureau, le télétravail garde le vent en poupe dans les collectivités territoriales. 62 % des agents interrogés (+10 points en un an) ont déjà télétravaillé et un tiers (+ 9 points par rapport à 2022) continuent de le faire.

« Le télétravail est entré dans les mœurs et je n’observe pas de demande de recul. Mais peut-être que le secteur public s’est montré plus prudent dans sa mise en œuvre, en l’expérimentant d’abord un jour par semaine pour aller peu à peu jusqu’à trois jours par semaine, comme le permettait le décret du 11 février 2016 [3] (1) [4] »,

commente Nicolas Lonvin, directeur général des services du centre de gestion du Finistère (426 collectivités affiliées, soit 13 000 agents).

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Moins concernés que les cadres ou les agents de catégorie B, les catégories C pratiquent eux aussi de plus en plus le travail à distance : ils sont 57 %, contre 44 % un an plus tôt. « Si certains métiers exigent du présentiel, comme l’état civil, le périscolaire ou la cantine, le télétravail peut aussi s’envisager en réfléchissant à de nouvelles organisations. Mais dans ce cas, on ne peut pas aller jusqu’à trois jours par semaine », note Nicolas Lonvin.

Ce dispositif s’intègre, depuis la crise sanitaire, dans une réflexion sur l’amélioration de la qualité de vie au travail, notamment pour les postes administratifs de catégorie C.

D’ailleurs, 84 % des répondants estiment que l’accès aux outils numériques a évolué depuis le début de la crise sanitaire, contribuant probablement à une amélioration de leurs conditions de travail à distance, depuis 2020.

La situation est cependant variable selon les collectivités et les métiers exercés. Si les plus petites communes sont les moins férues (45 % de leurs agents disent avoir déjà télétravaillé), les missions d’administration générale (67%) et les agents de 26 à 40 ans (67 % également) sont les plus concernés. « Les jeunes collègues arrivés après le covid n’hésitent pas à poser la question du rythme de télétravail. Nous avons d’ailleurs rédigé un Power Point pour présenter notre organisation », confirme Nicolas Lonvin.

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8 agents sur 10 disent par ailleurs travailler régulièrement, avec une part des agents de catégorie C plus importante que chez les cadres A.

« Certains cadres, dont je fais partie, ont été échaudés par le management totalement à distance pratiqué pendant la crise sanitaire. Mais aujourd’hui, plus aucun recrutement ne se fait sans que la question soit évoquée », reconnaît Aude Fournier, directrice générale adjointe transformation à Marseille (12 000 agents), en charge du management et de la qualité de vie au travail au sein de l’association des directeurs des ressources humaines (DRH) des grandes collectivités.

Sans surprise, le travail à distance est accueilli très favorablement. 54 % des agents assurent qu’il a un impact très positif et 42 % un impact positif sur leur bien-être au travail.

« Rien d’étonnant puisque cette organisation repose sur une notion sous-jacente de confiance et d’autonomie. Certains disent d’ailleurs travailler plus efficacement chez eux qu’au bureau », relève Prisca Lépine, consultante en santé des organisations.

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Enfin, les conditions de travail à distance sont très largement appréciées, par 94 % des répondants (41 % d’opinions très positives et 53 % d’opinions positives).

Gaëlle Ginibrière
lagazettedescommunes.com
Publié le 07/11/2023