LES AGENTS PUBLICS ONT TOUJOURS MOINS ACCÈS AU TÉLÉTRAVAIL QUE DANS LE PRIVÉ

Quatre ans après la fin du premier confinement et son impact sur l’organisation du travail, le télétravail et le flex office font désormais partie intégrante du quotidien des agents publics, qui restent néanmoins très fidèles à leurs bureaux physiques. Ils estiment que ces derniers leur donnent notamment la possibilité de travailler efficacement.

Quel est l’état des lieux en matière de télétravail et de travail hybride pour les agents publics ? C’est le sujet du “focus” qu’ont réalisé l’agence Parella, spécialisée dans l’aménagement des espaces de travail et CSA Research. Il en ressort que 44 % des agents publics ont accès au télétravail, contre 55 % des salariés en France, pour un nombre de jours autorisés en télétravail qui est plus faible. On apprend également que lorsque les agents sont dans une entité qui autorise le télétravail, ils sont moins nombreux que la moyenne à y avoir accès : 65 % contre 78 % au niveau national.

Pourtant, l’attrait des agents publics pour le télétravail ne se dément pas. Parmi ceux qui y ont accès, 3 profils se dessinent : ceux qui y ont recours au maximum de ce qui est autorisé (45 %), ceux qui viennent au bureau quasiment tous les jours (22 %) et ceux qui profitent de la flexibilité qui leur est offerte (33 %).

Plus loin, les agents disent toujours prendre plaisir à se rendre au bureau. Si, l’année dernière, ils affirmaient s’y rendre principalement pour le lien social avec leurs collègues, cette année, ils évoquent aussi la possibilité que présente le bureau de travailler plus efficacement. Un argument avancé par 57 % des agents interrogés.

Désenchantement autour du flex office

On apprend également que le flex office est en recul par rapport à l’année dernière. Il concerne 15 % des agents, soit 7 points de moins qu’en 2022, qui apprécient également moins cette façon de travailler que l’an dernier. Ils ne sont plus que 61 % à trouver que c’est une bonne chose, alors qu’ils étaient 78 % l’année dernière.

Si, pour l’ensemble des salariés français, le fait que le flex office favorise les rencontres représente son premier avantage perçu, ce n’est pas le cas chez les agents publics. Ces derniers apprécient surtout la liberté qu’il leur apporte et le fait de pouvoir choisir leur place. Dans ce contexte, le rôle de l’aménagement des espaces de travail sur le bien-être des agents se confirme à 90 % cette année. Le ressenti de son impact sur leur performance progresse même de façon importante, à 84 %, en hausse de 6 points.

Sur ce que les espaces de travail doivent incarner à travers leurs aménagements, on dénote une moindre sensibilité des agents de la fonction publique par rapport à la moyenne des salariés. Ils sont 23 %, contre 17 % des salariés, à déclarer que le design des locaux ne doit rien refléter de particulier.

La localisation reste en revanche un critère prioritaire pour 51 % des agents, mais on perçoit aussi que la surface disponible par collaborateur compte beaucoup, à 35 %. Enfin, les agents attendent de leur employeur qu’il investisse dans l’aménagement de leurs espaces de travail. Des investissements qui doivent porter sur la dimension QVT des espaces, mais aussi sur l’aspect écoresponsable et enfin sur les équipements.

S’ils pouvaient choisir leur propre organisation, près des trois quarts des agents publics apprécieraient la semaine de 4 jours, 37 % seraient intéressés par le fait de pouvoir vivre et travailler où ils veulent et 27 % de passer en télétravail complet.

par Marie Malaterre
8 février 2024
acteurspublics.fr