FONCTION PUBLIQUE : LES SYNDICATS ENGAGENT LE BRAS DE FER AVEC LE GOUVERNEMENT
Les 8 syndicats de la fonction publique viennent d’adresser un courrier au ministre Guillaume Kasbarian pour pointer de concert les dernières mesures du gouvernement à l’égard des agents publics, mais aussi pour réclamer un « vrai dialogue social ». Ils répètent également leur opposition unanime à la réforme de la fonction publique. Charge désormais au ministre d’accomplir la lourde tâche de tenter de rétablir une forme de dialogue dans la fonction publique.
Une action unitaire pour faire monter un peu plus la pression sur le gouvernement Barnier qui vient d’ouvrir un nouveau front social. Après leurs multiples critiques quant aux annonces gouvernementales sur les arrêts maladie, les 8 syndicats de la fonction publique viennent d’adresser un courrier à Guillaume Kasbarian pour pointer de concert les dernières mesures de l’exécutif à l’égard des agents publics et pour réclamer un « vrai dialogue social ».
« Vous aviez affiché une volonté de dialogue social », lancent les syndicats à l’adresse de Guillaume Kasbarian. Mais il n’en fut rien finalement, regrettent les représentants du personnel : « un agenda social a été imposé sans concertation et, dans le même temps, un certain nombre de décisions lourdes de conséquences pour (les services publics) semblent déjà actées sans qu’aucune discussion ne soit intervenue dans un cadre multilatéral que vous aviez pourtant annoncé ».
Des « mesures stigmatisantes »
Sans surprise, les syndicats pointent ainsi notamment le « plan de lutte contre l’absentéisme » dans la fonction publique que le gouvernement Barnier vient d’annoncer et plus précisément la hausse de 1 à 3 du nombre de jours de carence ou encore l’abaissement à 90 % du « taux de remplacement » de la rémunération des agents publics durant leurs arrêts maladie de courte durée. Des « mesures stigmatisantes qui impacteront les agents publics les plus fragiles et touchés par la maladie », estiment la CGT, la CFDT, FO, la FSU, l’UNSA, Solidaires, la FA-FP et la CFE-CGC.
Dans ce contexte, ces organisations syndicales profitent de leur courrier pour interpeller le ministre sur des « sujets centraux » qui, selon eux, « constituent des défis » pour la fonction publique dans les prochaines années. Tout en critiquant donc les mesures d’économies prévues dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2025, les syndicats insistent donc sur « l’urgence d’apporter des réponses aux revendications salariales des personnels ». L’occasion ainsi pour les représentants du personnel de réclamer de nouveau « l’ouverture de négociations en faveur de mesures générales » – dont notamment la hausse du point d’indice – mais aussi des mesures « sur les carrières et les grilles indiciaires » ou encore des mesures « ambitieuses pour l’égalité salariale et professionnelle » entre les femmes et les hommes.
Sur tous ces sujets, les syndicats souhaitent ainsi qu’une réunion « soit inscrite à l’agenda le plus rapidement possible » en présence du ministre. Et ce, « de manière à redonner de l’attractivité à l’emploi public ».
Opposition unanime à la réforme de la fonction publique
Au-delà de ces enjeux, les organisations syndicales attendent aussi une « clarification rapide » du gouvernement Barnier quant à ses intentions sur le projet de loi relatif à l’« efficacité » de la fonction publique qui était préparée par Stanislas Guerini. À de maintes reprises au cours des dernières semaines, Guillaume Kasbarian a affirmé vouloir relancer cette réforme. Le ministre fait néanmoins désormais montre de prudence sur plusieurs points sensibles de ce projet de réforme comme la rémunération au mérite, l’assouplissement des modalités de licenciement pour insuffisance professionnelle ou encore la suppression des catégories A, B et C. Des sujets qu’il renvoie au dialogue social tout en disant avoir entendu les nombreuses « réserves » des syndicats. La position de ces syndicats est en tout cas très claire. « Nous souhaitons l’abandon total de ce projet », avertissent-ils dans leur courrier à Guillaume Kasbarian.
Reste désormais à savoir si le ministre donnera suite à leurs revendications. Une réunion devrait avoir lieu la semaine prochaine entre les syndicats et le gouvernement avec la lourde tâche pour Guillaume Kasbarian de tenter de rétablir une forme de dialogue dans la fonction publique.